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Jean-Marc Warszawski, 9 novembre 2024

Guy Bovet se plie les claviers aux caprices de Gregorio Strozzi

Gregorio Strozzi (1615-1687), Capricci sonare Cemballo et organi, Guy Bovet, orgue de église San Giovanni de Locarno-Solduno. VDE-Gallo s.d. (GALLO CD 1696).

Gregorio Strozzi (1615-1687), Capricci sonare Cemballo et organi, Guy Bovet, orgue de église San Giovanni de Locarno-Solduno. VDE-Gallo s.d. (GALLO CD 1696).

Pas d'information sur la date d'enregistrement.

Guy Bovet c’est Monsieur L’Orgue, sauvegarde, restauration, et des concerts en veux-tu en voilà dans le monde entier. Il doit traîner derrière lui une quarantaine d’enregistrements pour la plupart d’entre eux aux claviers et au pédalier, mais aussi avec ses œuvres. Compositeur, son catalogue compte près de 300 numéros, dans tous les genres et pour tous les ensembles, comme on dit, mais tout de même pas mal d’orgue, d’œuvres vocales liturgiques.

Ce cédé est consacré aux compositions du Napolitain Gregorio Strozzi qu’il ne faut pas confondre avec son aîné d’environ cinquante années, le florentin Giovan Battista Strozzi qui participa à la « révolution «  de la « secunda pratica ».

La vie de notre Strozzi couvre pratiquement tout le xviie siècle. Il est organiste, donc surtout un musicien liturgique et actionne l’ascenseur social par des études universitaires qui lui ouvrent les emplois ecclésiastiques, de chapelain à abbé. Musicalement, la postérité s’intéresse surtout à son opus 4 et dernier connu de 1687, Capricci da sonare cembali, et organi, 29 pièces pour clavecin ou orgue. Il s’agit de toccatas, et de danses : gaillardes, courantes, ballets, voire chorals (Euphonia, Aria con partite, plage 14). Parmi elles, Guy Bovet en a choisi dix-neuf.

Ce sont des pièces de divertissement du plus agréable effet, mais qui ne manquent pas de solennité (l’orgue swingue difficilement), surtout dans les toccatas, dont la magnifique Toccata prima, avec sa longue pédale hypnotique, arrimant solidement nos oreilles au sol, et permettant une formidable fantaisie quasi ad libitum aux voix supérieures, et avec ici et là, au long du récital, des effets surprenants et beaux qui tiennent autant à l’écriture du compositeur qu’à l’art des mixtures de l’organiste (fabuleuse Toccata quarta per l'elevazione, plage 7).

À chacun son oreille, la nôtre apprécie l’art éminemment savant et l’archaïsme ou la teinte populaire de la modalité qui n’est plus de mode en 1687, au moins en dehors de l’église.

plume_07 Jean-Marc Warszawski
9 novembre 2024
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Samedi 9 Novembre, 2024 0:36